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		Selon la tradition biblique, Marie aurait 
		prononcé le magnificat lors de la visite qu’elle fait à sa cousine 
		Elisabeth alors que les deux femmes sont enceintes. Elisabeth annonce 
		que l’enfant de Marie sera divin et cette dernière chante les louanges 
		de Dieu.  
		
		Dans l’œuvre qui vous sera présentée, les 
		solistes et le chœur sont indépendants, certains numéros étant confiés 
		aux seuls solistes, d’autres étant l’apanage du chœur. La partition 
		alterne des parties polyphoniques, d’une grande complexité, dans 
		lesquelles les voix se répondent et les mélodies s’imitent mutuellement, 
		avec des parties homophoniques, plus simples, dans lesquelles toutes les 
		voix du chœur chantent le texte plus ou moins en même temps, ce qui le 
		rend compréhensible. 
		
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			magnificat (mon âme exalte le 
			Seigneur). Polyphonique. La mélodie principale que l’on retrouve 
			tout au long du numéro correspond à la mélodie grégorienne du 
			magnificat, à laquelle un rythme est ajouté. Les autres mélodies 
			font de ce numéro un tissu musical très serré et porteur 
			d’allégresse.  
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			et misericordia (sa miséricorde 
			s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent). Les solistes 
			soprano et alto se partagent un air d’une extrême douceur 
			contrastant de manière saisissante avec le  
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			fecit potentiam (déployant la 
			force de son bras, il disperse les superbes). Homophonique et 
			quasiment violent. La musique traduit la colère de Dieu.  
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			deposuit potentes (il renverse 
			les puissants de leur trône et il élève les humbles). Proche de la 
			polyphonie de Palestrina, mort pourtant plus de 80 ans avant la 
			naissance de Durante, la musique de ce numéro est dominée par 
			l’esprit d’humilité plus que par celui de puissance.  
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			suscepit Israël (il secourt 
			Israël son serviteur). Ce sont cette fois les solistes ténor et 
			basse qui chantent le soutien de Dieu pour son peuple dans un duo 
			plein de charme et d’élégance.  
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			sicut locutus est (comme il l’a 
			promis à nos pères). Plein d’allégresse, ce numéro jubilatoire 
			rappelle que Dieu n’oublie pas ses fidèles.  
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			gloria patri et filio (gloire au 
			père et au fils et au Saint-Esprit). Ce numéro comprend deux 
			sections : la première, extrêmement solennelle, rappelle le mystère 
			de la trinité. La seconde reprend le thème du premier numéro avec 
			encore plus d’allégresse et un feu d’artifice de notes conduisant au 
			amen final.  
		 
		
		Daniel Darbellay  |