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Le Mali vu par Yann Arthus-Bertrand (2c)

Dromadaires buvant au puits entre Kidal et Tombouctou, Mali (N 17°36'-O 0°50').

Les points d’eau constituent l’armature du territoire de chaque groupe d’éleveurs touaregs et le puits représente un véritable " centre " de rencontres entre plusieurs tribus ou fractions de tribu qui l’utilisent collectivement. Il est creusé à la frontière commune de leurs territoires dont il exprime la stabilité. Pour décrire son territoire, un nomade dessinera sur le sable les vallées et les puits qui s’y trouvent et qui le délimitent. Les mythes confirment cette géographie, par exemple l’histoire du grand python sacré, Ninki Nanka, dont le trajet passe en fait par tous les villages situés sur l’ancien cours du Niger. Un proverbe dit : " Même si les vallées regorgent d’eau, la stabilité c’est le puits ". D’aman, l’eau en langue touarègue et donc des puits, dépend la qualité du troupeau et donc la richesse de l’homme ainsi que l’importance des dots qu’il pourra amasser pour se marier. Chez les Peuls, l’animal "élu" est la vache tandis que chez les Touaregs c’est le dromadaire. Les contraintes de cette vie si différente de celle de l’homme des villes découragent les jeunes. Le nomadisme traditionnel est condamné à disparaître.

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